mardi 23 septembre 2014

COMPTE-RENDU DE LA SEANCE DU 16 SEPTEMBRE



COMPTE-RENDU DE LA SEANCE DU 16 SEPTEMBRE 2014


Intervenant : Georges Besombes
Travail en cours : Découvrir le théâtre de code qu’est la comedia dell’arte à travers 3 archétypes : Matamore, Arlequin, Trivelin / Brighella.
Des fragments de scène de L’Illusion comique de Corneille et La Fausse suivante de Marivaux ont été distribués et lus en amont de la séance, ces deux pièces seront lues par les élèves et donneront lieu à un travail théorique sur le jeu de l'acteur, en lien avec le texte de Diderot, Paradoxe sur le comédien.

I-                     DEROULEMENT DE LA SEANCE

Une séance de 4 heures. Le groupe est composé de 14 élèves.
7 élèves étaient inscrits en enseignement d’exploration « Arts du spectacle » en seconde, les autres ont agrandi le groupe en septembre. C'est la première séance de plateau pour la classe.

1-      ECHAUFFEMENT
·         MARCHE-ARRÊT
Exercices de circulation, exercices collectifs, consigne identique pour tous. Exercices qui supposent l’écoute et la concentration, les consignes se succèdent, se contredisent, il faut être très réactif, le corps disponible. 
·         AU SOL
Une main sur le ventre. A l’écoute du corps. Consigne de Georges : « Ecoutez le souffle que vous faites quand vous respirez. Ecoutez les bruits les plus proches de vous. »
·         DU CORPS A L’IMAGINAIRE : le grain de raisin
Canevas proposé : Assis. A côté de vous un cep de vigne. Attrapez un grain de raisin, goûtez-le, entrez dans les détails, les sensations.
Variante : Deux par deux et face à face. L’un fait le parcours du raisin, l’autre regarde et vérifie si c’est juste ou pas.
Variante 2 : Idem mais mettre du plaisir, le plus de plaisir possible.
·         EN CERCLE
Reprise de l’échauffement dynamique. Ensemble, le plafond s’écroule, il faut le retenir, plier puis le repousser
ð  Exercice physique, le corps et la respiration + dynamique du groupe

2-      DU CORPS AU RESSENTI
Reprise de la marche, avec des consignes : pieds en dedans, en dehors, bassin en avant, en arrière, épaules rentrées, buste en avant…
« Qu’est-ce que ça fait ? »
ð  Prendre conscience de ce qui se passe
ð  LE CORPS PARLE
ð  Chercher ce qui a le plus marché, pour chacun, ce avec quoi on est le plus à l’aise, ce qui parle et ce qui plait.

3-      DUOS
Par deux, exercice de mimétisme. Proposer une traversée de l’espace, devant le groupe qui devient spectateur.
L’un devant, l’autre derrière, le premier propose une démarche, le second le suit, l’imite, précise et amplifie sans caricaturer.
En fonction des démarches proposées, Georges lance des consignes qui vont permettre de préciser les propositions.  Ne pas hésiter à aller vers l’animal, certaines propositions seront très clairement « animales ».
ð  7 DUOS :

·         CLARA / JULIEN
Marcher sur des pierres brûlantes

·         JUSTINE / ISAURA
Marcher dans un marécage. Remarque : ne pas aller trop vite sans quoi la situation n’est pas claire, il n’y a pas de mots pour expliquer, il n’y a que le corps pour raconter, pour dire
Remarque de Georges : Il faut être dans le ressenti, nous sommes des êtres qui ressentons.

·         HANNAH /SOPHIA
TB. Remarque : il faut disséquer les étapes, envisager l’action par séquences, la décomposer.
 
·         LOU / SARAH
Ventre en avant, gourmandise du jeu  => Arlequin
Remarque de Georges : « les gens rient du clown parce qu’ils se sentent supérieurs à lui. Parce que le clown est con. Quand je joue un clown, les gens rient parce que je suis con… »

·         ROXANE / LOUISE
Louise : chat / écureuil / lapin / kangourou… => un Matamore
Roxane : jeu corporel très clair. Araignée / serpent. Renifle, avance par l’odorat. => Trivelin

·         ALEXANDRE / CAMILLE
Un pingouin. Préciser la démarche du pingouin, quitte à le gommer ensuite. Préciser l’état, le ressenti. => Arlequin

·         ADELE / MARGOT
Point de départ du travail à suivre sur Matamore…


4-      FRAGMENTS DE TEXTES – A LA DECOUVERTE DU PERSONNAGE…
Deux fragments ont été abordés, à travers deux ou trois répliques seulement.
Il s’agissait juste de d’apprivoiser le texte et de faire le lien avec le travail corporel des duos, un travail qui a convoqué des états proches de l’animalité, des ressentis et des situations imposées très précises.
La rigueur du travail corporel est une amorce idéale pour « entrer » dans le texte théâtral sans vouloir passer seulement par l’intellect…


II-                  BILAN
·         La séance a convoqué idéalement les composantes du jeu :
-          Le corps
-          L’espace, y compris l’espace sonore – qualité d’écoute impressionnante à cet égard
-          L’imaginaire
-          La relation à l’autre – relation qui permet le jeu et qui nécessite l’attention, l’observation, d’où le mimétisme de certains exercices
·         Le texte est arrivé in fine, naturellement, comme l’aboutissement logique du parcours proposé par Georges
·         Une articulation intéressante du travail individuel et de la dynamique de groupe – le travail des duos proposant un intermédiaire intéressant
·         Le groupe se révèle homogène, très disponible au travail, sans dispersion et sans jugement
·         Trois règles avaient été posées en préalable lors de la présentation de l’option théâtre :
ð  Ne pas juger
ð  Ne pas dire non
ð  Ne pas se faire mal
Ces trois règles n’ont pas eu besoin d’être rappelées, elles semblent aller de soi, ce qui est une très bonne chose…

ð  Une première séance très positive et prometteuse donc !
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LE POINT DE VUE DES ELEVES

REMARQUE
Le carnet de bord doit combiner trois choses :
-          La restitution du déroulement des séances
-          Le ressenti lié aux exercices, jeux et rejeux
-          L’analyse des enjeux du travail de plateau
Les travaux de Roxane et Julien proposés ici sont intéressants parce qu’on y trouve clairement ces trois composantes. Pour plus de clarté j’ai mis en italique les remarques liées au ressenti et en gras les remarques liées à l’analyse

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·         Le point de vue de Julien
Nous avons débuté cette séance par divers exercices afin de s'échauffer, de ressentir ou même découvrir notre corps.
1-      Marcher, en suivant notre propre direction, avec une démarche normale, tout en évitant de tourner en rond. Les croisements, les demi-tours et les quelques tours donnaient un mouvement continu et perpétuel qui rappelait les populations des grandes villes urbaines.
ð  L'objectif était de pouvoir se mouvoir facilement entre plusieurs personnages.
2-      S'allonger sur la scène, pour rentrer en communion avec elle et nous-même.
ð  La seule chose nous reliant au sol était la scène, le cerveau et l'esprit étaient concentrés sur le souffle, puis le bruit sur scène, dans la salle, dans le lycée, dans le quartier pour enfin revenir à notre échelle humaine.
ð  Cet effet d'aller-retour entre l'échelle la plus grande et la plus petite est étonnant, se relever après cet exercice entraîne une drôle d'impression, comme si l'on se rendait compte de toute la grandeur, la beauté, la magnificence de la vie.
ð  Cela nous permettait de nous entraîner sur notre concentration tout en travaillant notre souffle, deux choses extrêmement importantes pour le théâtre.
3-      S’asseoir et d'imaginer un grain de raisin, accroché sur une feuille de vigne quelque part sur scène. Il fallait le cueillir, regarder sa couleur, sa forme, tout en le tenant entre deux doigts, mais ne pas serrer trop fort, il risquerait de s'éclater, alors pour éviter les risques l'on change de paire de doigts, et de gauche à droite le raisin se balade. Enfin, il atterrit dans notre bouche, nous devons imaginer le goût, le petit pépin qui gêne et qui entre en conflit avec les dents, et enfin nous l'avalons avec ou sans le grain, au choix de chacun.
ð   Sentiment de gêne durant cet exercice, je n'ai pas l'habitude du mime.

S'en suit un échauffement, avec quelques mouvements des mains, massages au niveau des membres, étirements des bras, de la nuque.
Pour troubler cette session, le toit s'effondra, et nous nous précipitâmes pour tenter de sauver la salle Marie Curie, après une période lâche où nos muscles n'étaient pas décidés à agir, un dernier sursaut de courage arrive et redonne la force pour remettre l'éboulis à sa juste place.
ð  Exercice assez dur, éprouvant mais qui permettait de voir notre temps de réaction et le mouvement du groupe face à un danger.

Suite à ça nous avons commencé à travailler les différentes gestuelles propres à la Comedia Dell'Arte, le dos courbé, la tête en avant, le bassin en arrière, les pieds vers l'extérieur.
Nouvelle session de marche avec en guise de surprise ces nouveaux gestes qui peuvent arriver n'importe quand.
Mise en place de duos avec comme principe un maître qui dirige la gestuelle et un valet la suivant parfaitement, plusieurs passages. Pour nous apprendre à maîtriser parfaitement la gestuelle de la Comedia.
Première répétition des scènes au programme, deux passages de duo, le premier Matamore/Clindor, le second Trivelin/Arlequin.

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·         Le point de vue de Roxane

Exercices faits lors de la séance :
-          Déambulation
-          Relaxation
-          Le grain de raisin imaginaire
-          Nouvelle déambulation sans consignes
-          Par binômes, un personnage et son double
-          Fragments de textes travaillés

Pour débuter, Georges nous a fait marcher dans l’ensemble de la salle. Puis une fois sur le plateau il a fallu s’allonger tous sur le dos et au gré des consignes/paroles de Georges fermer les yeux ou les laisser ouverts.
ð  Cet exercice était basé sur la respiration, s’écouter soi-même puis le monde extérieur.
Ensuite nous nous sommes assis et par binôme nous avons exécuté la consigne : « décrochez un raisin, en étudiez la forme, la couleur, le changer de main, tout en conservant la même taille lors de l’échange et finalement le manger. »
Lors de cet exercice chacun était à son rythme. A vrai dire en général j’ai quelques difficultés à rentrer dans « le jeu », à fondre mes mouvements dans quelque chose de sensé. Mais finalement, après la prestation de mon binôme, ce fut plus facile que d’ordinaire, peut-être était-ce le fait d’avoir eu un exemple avant, j’ai pris plaisir en tout cas à mimer cet acte. 
ð  Cet exercice selon moi ne peut être que bénéfique pour développer l’aisance corporelle, puisqu’avant les paroles les gestes sont une nécessité première.
Ensuite, en cercle au milieu de la pièce nous nous sommes tous détendus, exercice de groupe sur la respiration, retenir le plafond ensemble tout en exerçant le souffle.
L’exercice suivant a été long et éprouvant. Toujours par deux, l’un des deux incarnait un personnage, du moins une posture, et le second devait se fondre dans ses mouvements, tel une ombre.
Après avoir longuement observé les autres élèves et bien pris en compte les remarques de Georges, j’étais moins sceptique. Il me semble que c’est l’une des rares fois où, devant les regards observateurs du groupe, je me sentais en confiance, confiante de ce que je faisais.
ð  Selon moi, cet exercice était dans la même perspective que le grain de raisin, utiliser les gestes lorsque les paroles n’ont pas leur place.
Enfin nous avons mis en place quelques fragments, Adèle et Camille sur un fragment de Matamore et Alexandre et moi sur un fragment Arlequin / Trivelin.
J’appréhendais dans cet exercice la présence qu’il faut avoir, la voix, le texte. Mais comme pour les exercices précédents, je me suis sentie à l’aise dans l’exercice grâce aux encouragements, à la bonne humeur de Georges et Madame Ponsot.
ð  C’était une bonne approche de ce genre de textes, dialogues.

BILAN DE LA SEANCE : L’ensemble de cette séance fut éprouvante, même si avec le recul elle me fut bénéfique. Je suis contente des exercices enrichissants et de la confiance qui a repris possession de mon être et de mon esprit.


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