Si je devais comparer cette
histoire à un objet, je dirais sans hésitation qu’il ressemble à un véritable
ressort. Les actions s’enchaînent, le paysage tourne puis revient, c’est une
longue spirale répétitive et monotone : les leçons de piano de l’enfant, les
rendez-vous au café, la description du ciel changeant…
Mais cette musique
ennuyeuse qui tourne en boucle, finalement, que nous apporte-t-elle ?
On sort de ce roman exactement
par là où nous sommes entrés. Qu’a-t-on appris des personnages au fil du livre ?
Il n’y pas d’histoire concrète, on n’est jamais sûr de ce qui se passe
véritablement, des sensations floues des personnages… Cela est dû sans doute au
style de l’auteur qui semble être empli d’anomalies d’écriture : les temps
des verbes sont mélangés, des phrases parfois n’ont pas de sens, des
paragraphes n’ont aucune ponctuation alors que le suivant en a
excessivement…
C’est un roman assez étrange
mais cependant très original qui demande une profonde attention. En effet, les
conversations entre Anne et Chauvin sont difficiles à suivre. On ne sait pas
toujours qui parle. D’ailleurs, leurs conversations sont assez étonnantes, ils
inventent l’histoire d’un crime passionnel qui les captive. D’une certaine
façon, cette histoire invraisemblable se rapproche de celle qu’ils sont en
train de vivre.
Chauvin est un homme
inquiétant, qui est-il au juste ? Je me suis demandée pendant un instant
si ces rendez-vous n’étaient pas seulement une illusion de Anne, si son ivresse
ne la faisait pas halluciner… Quelque chose m’a frappée également dans ce
roman, les mains sont souvent mises en avant tout comme le ciel. Ces éléments
doivent faire partis du ressort. Je trouve que c’est une touche élégante.
De plus, l’enfant et les leçons
de musique n’ont aucun rapport avec Chauvin et le crime… Il y a deux histoires
différentes qui ne s’achèvent pas, je me suis sentie abandonnée par le
narrateur à la fin car j’attendais des réponses que je n’ai pas eues ! Ce
livre, c’est comme un avion qui passe dans le ciel, qu’on regarde lentement et
dont on ignorera toujours la destination.
En outre, Je me dis qu’avec un
peu de recul, ce roman a tout de même quelque chose de spécial, c’est un roman
qui détient une certaine beauté.
Une beauté curieusement singulière…
Clara P
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